dimanche

Perspectives...


[Photo : DPPI/Vendée Globe]


Certains le trouvent courageux, d'autres inconscient...
Mais cela s'impose simplement à lui, une nécessité...
Cela n'a pourtant pas été facile.
Une longue traversée du désert. Trouver l'argent, une véritable fortune, pour avoir un bateau.
Et quitter les siens.

Mais maintenant il est là, à l'avant de son bateau, à regarder l'horizon liquide et les vagues qui moutonnent...
Et puis une vague, plus forte que les autres. Il bascule en arrière. Un choc et une douleur, comme un arc électrique, de la jambe à la poitrine.


Le froid de l'eau comme un poignard, l'impression d'étouffement... La barque s'est retournée. Difficile de se débattre avec une jambe et des côtes cassés. Et il s'agit bien de se débattre puisque, comme la plupart de ses 50 compagnons d'infortune, il ne sait pas nager.

Pas de voix amie pour tenir compagnie. Pas de militaires australiens ou autres, le but de la manœuvre, justement, est d'éviter les garde-chiourmes...
Les corps seront peut-être ramenés à terre par des pécheurs...
Peut-être.


Pour certains, la mer est une "raison de vivre", pour d'autres, juste un espoir de survie...


[Photo : Juan Medina/Reuters]

Un article hors "actualité"... Et pourtant...

9 commentaires:

  1. Bien "joué", j'ai bien cru que tu allais prendre la défense de ce pôôôvre "naufragé" presque volontaire dont on a bien trop entendu parler ces derniers jours... contrairement à tous ces morts pour qui ces traversées ne sont pas un hobby, une passion, ou même un métier.

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  2. Moi aussi, je me suis laissée prendre, jusqu'à "infortune" et "ne sait pas nager".

    Les larmes aux yeux, d'un coup, quand j'ai enfin compris.

    Un billet comme je les aime, court et offensif.

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  3. ... et pour d'autres encore, une "raison de mourir".

    Triste Noël, à vrai dire.
    Des détenus innocents, les enfants dans le collimateur, des personnes âgées encore plus misérables et seules, de plus en plus de gens à la rue, y compris des femmes avec enfants et des personnes âgées ou handicapées, de plus en plus de gens qui font la queue à la soupe populaire ... et un type du nom de Chatel, membre de la Firme, qui déclare que la "solidarité, c'est consommer".
    Quel cynisme, quelle indécence!

    Oui, triste Noël.

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  4. Fajua, j'ai l'impression qu'on fait la tournée des calendriers en même temps, toutes les deux ;-)
    GwenN, zut, j'ai oublié de dire: très beau billet!
    Mais, je ne me suis pas laissé prendre, parce que, comme les gamins, j'ai commencé par les photos.
    De plus, le riche naufragé, je n'étais pas au courant ...
    Ca aide.

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  5. Pour continuer, ce qui a déclenché l'idée, c'est quand j'ai entendu à la radio qu'il n'aurait rien à payer pour son sauvetage, au nom de la solidarité entre marins...

    Comme quoi effectivement, la solidarité, on y met un peu ce qu'on veut...

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  6. Il y a effectivement, sur la mer, obligation de se porter secours, qui que l'on soit…

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  7. Oui. Et pour être juste, j'ai déjà entendu parler de marin se portant au secours de clandestins.

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  8. Superbe texte Gwendal, juste, bouleversant, j'en ai eu les larmes aux yeux.

    merci

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