jeudi

Foutage-de-gueuleING

Texte long !


J'aurais dû me méfier. Une boîte... (déjà une boîte*)... bon, une boîte donc, qui a un nom du genre Trucmuche Consultant, j'aurais dû me méfier. Baste, faisons fi des à priori et allons-y. De toute façon je n'ai pas le choix**.


Me voilà donc en route, en tant que chômiste, pour un Bilan de Compétence Approfondi (BCA) dont l'objectif, spécifiquement pointé par mon conseiller anpe, est de me trouver au moins deux nouvelles pistes professionnelles, histoire d'élargir le cercle... de mes recherches.
Voici les moments forts et le bilan de ces 7 rendez-vous d'une heure.

- Le premiers rendez-vous, pour finaliser et signer un Contrat d'Accompagnement ne se fait pas avec la personne qui va me suivre. A mon avis, celui qui s'occupe des BCA doit être au taquet de rendez-vous, façon overbooked, donc hors de question de se bloquer une heure pour un créneaux donné à l'anpe et qui ne sera pas forcément rempli par un nouveau client (oui client c'est ainsi que je suis dénommé dans leur application informatique).
A ce rendez-vous je donne 2 codes ROME, ceux qui correspondent à mes anciens boulots. Pas plus. Apparemment, comment moi j'ai déjà réfléchi pour élargir mes recherches, ou ce qui me semble pertinent n'a pas grande importance. Mais on me rassure, d'autres codes ROME vont se dégager au fil du temps...
On me demande aussi mon objectif pour ce BCA. Réponse : trouver de nouvelles piste de métier en fonction de mes compétences et de mes envies... Dans ce qu'il a écrit sur le contrat d'accompagnement, le mot envie a disparu... Ça ne doit pas faire parti de leur vocabulaire quand ça n'est pas accouplé avec "écran plat" ou "gros quat-quat".

- Des questionnaires, sur mes compétences, mes savoirs être... A répondre par internet. C'est mieux... pour moi, me dit-on, plutôt que de passer 2 à 3 heures dans leurs bureaux a le faire en écrivant à la main (mais en ayant quelqu'un sous l'autre pour m'aider à préciser des questions ou des réponses...) C'est vrai qu'un QCM, pour faire un bilan de 15 ans de travail...ça libère du temps pour le consultant... parce que moi, franchement, du temps...
De toute façon les questionnaires sont traités informatiquement, et le résultat sera imprimé et lu devant moi pendant le prochain entretien... sans une amorce d'intention de creuser ces résultats en entretien ou d'écouter ce que j'avais à en dire.

- Un jour, en début de rendez-vous, après avoir remué ses dossiers, le consultant me propose un café. Il me semble bien avoir senti un truc : il n'a pas mon dossier... Il sort donc, va chercher deux cafés puis tombe sur un collègue. Il discute un peu, revient dans la pièce... Et se rend compte que sa discussion lui a fait oublier le véritable objectif de son excursion, à savoir prendre mon dossier, en ne lui laissant que l'excuse en main, les cafés. Il a donc été obligé de repartir en me disant ce qu'il allait vraiment chercher ! Et à le voir parcourir mon dossier à chaque début de rendez-vous, je sur sûr qu'il ne l'a JAMAIS ouvert hors de ma présence.

- Mon CV : demandé dés le début, lu en diagonal, 2 fois sous mes yeux. Il n'a été le point de départ d'aucun échange. Aucune analyse de mes compétences, de mon parcours... alors pour ce qui est d'aborder mes motivations et mes aspirations... Quand à mon CV électronique, demandé au format word ou pdf, je l'ai d'abord envoyé en OpenOffice, Mais personne n'a bronché. Sûr qu'il n'a pas été plus lu.

- Mon dossier : référencée par un numéro, une chemise carton contenant le document de l'anpe qui demande le BCA, auquel s'ajouteront le retour des tests, avec des beaux graphiques en couleur. Il y a aussi feuille d'émargement (très important pour prouver que j'étais là et être payé pour la prestation) sur laquelle seront griffonnées une ou deux indications de ce qu'on a fait pendant l'heure de rendez-vous. Avec trois ligne à l'intérieur de la chemise, se sont là les SEULES notes que le consultant prendra. A chaque début de séance, un coup d'œil à la feuille d'émargement pour savoir de quoi on avait parlé la semaine d'avant et roule ma poule !

- Les tests. Ils disent que je suis un manager de l'excellence (ceux qui me connaissent apprécieront). Bingo, mon consultant saute dessus : c'est typique du consultant indépendant, regardez c'est écrit là, c'est les tests de l'ordinateur qui le disent (j'en rajoute juste un peu). Oui mais voilà, quel dommage, ces même tests disent que je n'ai pas le sens de l'entreprise, donc c'est pas possible. Et bien malgré cette contradiction et ma remarque qu'avec deux enfants, un indépendant dans la famille ça suffit, il a essayé de me vendre le truc pendant deux séances, avec les dernières options en plus, celle de l'esclavage à venir : organise ta précarité en devenant auto- intérimaire (pdf)

- Il a aussi essayé de me vendre un autre job, formateur, pour lequel je n'ai quasi aucune expérience. Avec un montage quelque peu fumeux : trouver une place dans une structure d'insertion ou de mobilisation , essayer de valider une expérience (que je n'ai pas donc,), puis me former pour le reste... Ce qui sous-entendait quand même que les publics de ces structures n'ont pas besoin d'interlocuteurs complètement opérationnels***.
C'est comme le consulting indépendanting, ça fait partie de sa propre expérience, de son schéma mental, donc c'est bien, en fait ! La formation coco, y'a des sous à se faire là dedans !

BILAN : la seule piste, qui ressort dans le bilan écrit : faire une VAE correspondant à mes deux anciens codes ROME. Trop fort quand même le gars. Six rendez-vous pour pondre un truc qui avait été abordé dès le premier avec son collaborateur... Les 2 capacités mobilisables apparues inopinément sur le rendu écrit sont assez juste je pense, mais n'ont amais été abordées en entretien.
7 x 1 heure pour 16 heures indicatives du Contrat d'Accompagnement... Je ne voyais pas pourquoi Bilan de Compétences APPROFONDI, ça me semblait on ne peut plus superficiel... Mais maintenant je sais. Ça doit être pour la désagréable sensation de se l'être fait mettre bien PROFOND !
Voir comment des cotisations sociales sont distribuées à des consulatingueur de mes deux et des entrepreneurs décomplexés... Parce que les Ressources Humaines sont un marché comme un autre...
Le salarié est essoré*** . Quand il travaille, on lui extorque son temps de vie, et quand il est en chômisterie, on fait encore du fric sur ses cotisations !





* Oui, je sais, pourquoi cet à priori sur l'entreprise ? Et bien voilà, une entreprise, son but c'est de faire du bénef ,à priori. Et dans le secteur du bilan de compétence, il y a des associations, dont le but premier n'est pas, à priori aussi, de faire du bénef. Et comme on est quand même dans de l'humain... l'idée de se faire du bénef dessus...

** Ce qu'il faut savoir : les prestataires répondent à des appels d'offres qui concernent un nombre important de prestations. Et il y a plusieurs prestataires par secteur géographique. Le conseiller anpe lui n'a qu'une liste de premier rendez-vous et il inscrit le chômiste à l'un d'entre eux ( pour moi, en concertation). Sauf que jusqu'à y'a pas longtemps, le nom du prestataire apparaissait dans le choix. A force de retour, les conseillers anpe savaient lesquels faisaient du bon boulot. Eux aussi faisaient bien le leur et envoyaient leurs chômistes vers les meilleurs prestataires.
Mais ça n'allait pas. Certains prestataires se retrouvaient sans personne. Et sans feuilles d'émargement signés, pas de paiements ! Donc ils ont râlé. (Oui en fait ils ont râlé parce qu' ils font mal leur boulot... c'est fort non ?).
Alors maintenant, le nom du prestataire n'apparait, même pour le conseiller, que lorsque le processus est engagé.
E ce processus dit que si vous n'allez pas à la convocation vous pourrez être radié... Le seul critère de sélection est donc la date du premier rendez-vous ! Tss c'est fou comme il y a des boites qui ont du mal avec les" règles" de la concurrence, quand elles ne les arrangent pas.

*** Remarque, il semblerait que les demandeurs d'emploi en BCA non plus...

**** Si un de mes anciens employeurs passe ici... d'abord salut, ça va toi ? Et qu'il se rassure je parles ici de manière générale, rien de personnel :-)

13 commentaires:

  1. Moi, j'admire les consultants (dans tous les domaines). Vendre du vent, de l'arnaque, du blabla, du rien, en répétant au consulté ce qu'il a dit et sait, le tout le plus cher possible (plus c'est cher, plus c'est bon), c'est pas à la portée de tout le monde, faut quand même une tournure d'esprit spécialement vénale et escroque.

    Appliquer à des humains qui peuvent être réellement en détresse (pas toi, hein ?), c'est carrément obscène.

    Sinon, fin moins 3 lignes, plutôt "travaille" ;-)

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  2. Oui, il doit malheureusement me manquer la tournure d'esprit... Et obscène est un très bon qualificatif !

    Sinon comment dire, jusqu'ici tout va bien :-)

    Merci pour la correction. L'orthographe n'est pas mon fort (ce texte était déjà passé sous d'autres yeux...).

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  3. Bonjour,

    Merci pour ce témoignage qui montre que l'ANPE (pardon, le Pôle Emploi), incapable de s'occuper elle-même des chômeurs, n'hésite pas à jeter son argent par les fenêtres en faisant croire qu'elle les "suit".

    Il serait intéressant de connaître le prix d'une telle fumisterie... 500 € ? 1.000 € ? 2.000 € ???

    De plus, je vous recommande vivement de dénoncer sévèrement l'inefficience de cette "boîte" à celui qui va payer cette prestation (donc le Pôle Emploi) par le biais du conseiller ANPE qui vous l'a prescrite. L'argent public foutu en l'air, ça va comme ça.

    Bien@vous
    Sophie

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  4. Mon chéri, l'est officiellement consultant. :'(
    Ca sert à faire payer très cher la journée de travail au client (mais pas forcément à être payé pareil, sauf pitet en independanting), et dans son cas, à pas être particulièrement fier de la façon dont la boîte vend son savoir-faire.
    Mais je l'aime quand même, et je me dis qu'il y a pire : lui il a au moins un savoir-faire derrière ce mot, et puis il pourrait être commercial ! Ou publiciste !! Arrrgh non je ne veux même pas y penser.

    A part ça, c'est fou comme tous les bilans de compétences dont j'ai entendu parler (dont maints ont été passés par mon paternel) sont fructueux...

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  5. @ Sophie : Bonjour. Je vais bien sur évoquer le sujet avec mon conseiller. Mais comme je le dis en note (**), il n'a déjà aucune prise sur le choix du prestataire... On verra bien ce qu'il ferra en tant que syndicaliste placardisé auquel on enlève les dossiers pour lesquels il fait trop de "social"...

    A Gaëlle ... je me pose une question subitement... C'est Ga(i)elle qui se cache derrière Gaëlle... ou bien ?

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  6. J'essayais d'être anonyme, arrrrgh ;o)
    Non je déconne, j'étais persuadée que ça ne prêtait pas à confusion. T'as pas mon adresse email pour vérifier, en cas de doute ?
    C'est le fait que le Nours ait le mot consultant sur sa fiche de paie qui te met le doute ? Bah, ça recouvre tellement tout (et surtout n'importe quoi...) !

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  7. @ Gaëlle : Non c'est juste que j'ai remarqué qu'il manquait le (i)... J'avais pas fait attention jusqu'à maintenant. C'était juste pour confirmer...
    Sinon je ne généralise pas et le Nours a l'air d'être un gars bien ;-)
    Pareil pour ce qui est des Bilans. Tout autour de moi on me parle de bonnes expériences. Mais on m'avait aussi dit que c'était pile ou face selon sur qui tu tombais.
    Ou alors je suis un "client" trop chiant.

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  8. J'ai fait passer à mon Popa qui m'a répondu "vu. dur, dur".
    Je pense que le cabinet d'outplacement qu'il a réussi plus ou moins à se faire payer lors de son licenciement a été un poil plus efficace (mais certainement vachement plus payé aussi que par le Pôle Emploi, et choisi personnellement par l'intéressé, au moins) mais les précédentes expériences n'avaient pas été particulièrement fructueuses, à part celle d'il y a longtemps qui lui a permis de passer de la vente d'assurances (il détestait ça depuis 20 ans) aux RH (pas facile mais parfois plus gratifiant et bien moins commercial). Là il serait bien carrément passé à autre chose mais c'est pas facile en autodidacte à 52 ans !

    Quant aux consultants... même sans généraliser, je trouve l'image et son commentaire très bien trouvés !! :o) Jusqu'au moment où le client en a marre et se barre, mais c'est en général pareil ailleurs, dans l'informatique en tout cas. *oops*

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  9. Quelle galère!

    "Quand il travaille, on lui extorque son temps de vie, et quand il est en chômisterie, on fait encore du fric sur ses cotisations !"

    je hais l'expression "ressources humaines"

    baci

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  10. Pour une prestation BCA facturée 360€ pour les 7 RDV moins une centaine d'euros si elle est sous traitée vous vouliez peut être qu'il fasse des miracles, Eh bien au regret de vous decevoir la réponse est NON!!!
    Le consultant fait ce qu'il peut avec le peu qu'il a et c'est à vous de vous accaparer votre destin et votre projet ce n'est pas Madame IRMA non plus

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  11. Tiens Zorro est arrivé... Bonjour... Madame ? Monsieur ?
    Franchement s'il faut en plus que je lui apprenne à calculer ses prix au consultant, on est pas arrivé. Qu'il ne réponde pas à l'appel d'offre si ça ne lui va pas. Mais là il doit répondre en offrant mont et merveille, moult rendez-vous personnalisés et tout et tout, mais y'a que du vent. De l'Esbrouffe pour quand même les capter ces 360 € Alors oui la somme est sans doute dérisoire, mais alors tu te positionne pas ! Je n'attendais pas de miracle, mais juste du professionnalisme et un boulot adapté et correspondant au discours. Mais ce n'était même pas le cas. Si pour 360 € tu sais que tu vas faire de la merde, tu la vends pas en faisant croire que c'est de la qualité.
    C'est du foutage de gueule. Point. Y'a sans doute des raisons, peu de moyen, rapacitude de certains "consultants", un mélange de tout ça....
    Mais c'est drôle parce que apparemment avec la même somme il y a d'autres organismes qui en font des très bons...
    Pour ce qui est de mon "destin" ce n'était ici pas le sujet.
    Au fond, on se connait très peu, madame, monsieur...

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  12. Dsl mais je ne pensais pas en rajouter à votre désarroi. Un prestataire qui répond à un appel d'offre de "merde" proposera une prestation de la même nature. Mon propos concernait plutôt ces consultants qui souffrent en silence parce qu'on leur impose un fonctionnement qui est en total opposition avec leur principe d'accompagnement social et professionnel. Il ya un réel faussé entre les logiques financières de ces structures et la logique d'accompagnement. Il fallait bien préciser ce point car la situation à ce jour est plus qu'alarmante. La logique financère met bcp de monde sur le carreau, demandeurs, consultants ( j'entends conseillers et non les entreprises qui les emploient). Je crois qu'il fallait apporter une clarification.

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  13. Madame, monsieur...
    Désarroi ? Je ne vois pas ou il a été question de ça... Pour continuer la petite histoire,mon interlocuteur était la gérant de la boite, donc il avait je penses sa part de responsabilité dans le fait de répondre à l'appel d'offre et d'accepter les conditions. Après on peut parler de déontologie, de compétence et de professionnalisme.
    Relisez, il a juste ressortit des choses de son domaine ou qui était « à la mode » (Ah ! l'auto entreprise, un must ! Tu m'étonnes, tu sorts des statistiques du chômage !), sans prendre une variable en compte, qui me semblait importante dans ce cas là : ma personne.
    Il s'est contenté de me sortir et répéter des discours pré-conçues, non adaptés... Une incompétence camouflé avec des airs important, des je sais tout j'ai tout compris, un beau document de synthèse avec un beau modèle en couleur mais vide de contenu, si ce n'est ce qui était ressortit de mon premier entretient avec son collègue. Six rendez-vous de vide. J'appelle ça de la fumisterie. Pas vous ? Et le tout sans feed-back possible (cf**).
    Désolé mais je ne pleurerais pas sur les consultants, du moins pas ceux de ce genre là. Parce que je penses que de principes d'accompagnement social et professionnel, il n'en avait pas beaucoup.

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