Histoire sans parole [...]

Ah les courses en supermarché ! Ces marchandises à l'excès, sur-emballées, venues de loin avec force carburant et pour certaines fournies par des producteurs pressurisés pour le bonheur des actionnaires, producteurs qui, quand ils le peuvent, vont à leur tour pressuriser leurs employés, leurs ouvriers ; sans parler des conditions de travail subies par les "collaborateurs" des "grandes enseignes".
Que du bonheur ! Mais ce n'est pas le sujet.
Or donc, ces "allées" surchargées ou les cad... les chariots métalliques se croisent à peine... Et quelques fois, le drame, la collision. Avec l'extension de mon périmètre personnel, je viens de cogner le prolongement grillagé de la bulle d'intimité d'un(e) autr(e).
Je relève la tête, un "Oup's, pardon", un sourire...
Et la je suis heureux,oui, heureux quand j'arrive à ne serait-ce qu'à croiser un regard ! Si en plus il y a un "pardon" ou un "c'est rien", j'ai le sourire au moins jusqu'à la caisse. Et si en plus on joue au je passe à gauche, non c'est moi, je vous en prie, non à droite...(vous voyez ?), alors là Mousseux, je suis heureux pour la journée...
Mais d'après vous qu'est-ce qui se passe dans 90% des cas ? Rien, même pas un regard, ni une parole...

Peut-être que par mimétisme on ne se considère les un(e)s les autr(e)s pas plus que de la barbaque en barquette, entassés dans ces allées, dans ces files d'attente aux caisses...
Tiens à la réflexion, peut-être même que l'autre n'est alors réduit qu'à un obstacle invisible, incolore, inodore... inexistant au delà de la gène qu'il peut occasionner...

Merde, c'est pas gagné...